vendredi 17 juillet 2009

Congo-Brazzaville : contestation de Mathias Dzon devant la cours constitutionnelle

Monsieur le Président et Juges composant la Cour Constitutionnelle du Congo Brazzaville

REQUÊTE

Monsieur Mathias DZON, de nationalité congolaise, veuf, père de onze enfants, Ancien Ministre des finances, Ancien Directeur de la Banque Centrale, domicilié à Brazzaville 22 rue Bassandza Tel. : 998 06 79

A L’HONNEUR DE VOUS EXPOSER :

Qu’il a été candidat à l’élection présidentielle du 12 Juillet 2009 suivant déclaration de candidature déposée à la Cour Constitutionnelle en date de 4 juin 2009

Que malheureusement, ayant constaté que ses multiples réclamations tendant à obtenir une bonne organisation de l’élection présidentielle n’ont pas été satisfaites, il intimait, le vendredi 10 Juillet 2009, lors d’un grand meeting tenu au Centre Sportif de Makélékélé à ses militants et sympathisants de ne pas aller au vote le 12 Juillet 2009.

Ce message a été bien suivi par les populations de Brazzaville et celles des autres départements du Congo. Ce qui, n’a pas permis au vote de s’effectuer effectivement sur l’étendue du territoire national.

Ce constat qui pourtant a été fait par tous les congolais, n’a pas empêché le gouvernement de la République, par le biais de Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire en charge des élections, en date du 15 Juillet 2009 de proclamer les résultats provisoires obtenus désignant Monsieur 2

Sassou-Nguesso vainqueur de cette élection dès le premier tour avec taux de 78,61%.

Suite à cette proclamation, Monsieur DZON Mathias entend déposer le présent recours devant la Cour Constitutionnelle pour obtenir l’annulation pure et simple de l’élection du 12 Juillet 2009.

I- RECEVABILITE DU RECOURS

L’article 53 alinéa 1 de la loi organique N°1-2003 du 17 janvier 2003 portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle dispose : « l’élection du Président de la République peut être contestée devant la Cour Constitutionnelle dans les cinq jours qui suivent la publication des résultats provisoires par le ministre en charge des élections… »

Il s’ensuit que la requête de Monsieur DZON Mathias qui est déposée au secrétariat de la Cour Constitutionnelle un jour après la publication des résultats provisoires c'est-à-dire le 16 Juillet 2009 est recevable, comme étant fait, dans les formes et délai prévus par la loi.

II- SUR LE FOND DE LA REQUÊTE

Il ressort de l’avis de la quasi-totalité des congolais, malgré le calme constaté le 12 Juillet 2009 dans tous les départements de la république du Congo, à l’exception du département du Pool, où les populations ont été déplacées manu militari de leurs villages respectifs pour Kinkala,l’organisation et la tenue de l’élection présidentielle ont été entachées de plusieurs irrégularités viciant ainsi la sincérité des résultats obtenus dans les 3

différents bureaux de vote et proclamés par Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire.

La loi N°9-2001du 10 Décembre 2001 portant loi électorale, en ses articles 120 et 121 disposent :

Article 120 : « constituent des causes d’annulation totale ou partielle des élections :

- La constatation de l’inéligibilité des candidats ;

- l’organisation des élections en dehors des circonscriptions électorales et des bureaux de vote définis par les textes en vigueur ;

- l’exigence d’une candidature multiple ;

- le défaut d’isoloir dans un bureau de vote, même hors de toute intention de fraude ;

- le déplacement de l’urne hors du bureau de vote avant ou pendant le dépouillement ;

- la constatation d’un nombre d’enveloppes supérieure au nombre d’émargements. »

Article 121 : « la fraude, le transfert d’électeurs d’une circonscription à une autre ou d’un bureau de vote à un autre, la corruption, l’empêchement et la séquestration entachant d’irrégularité l’élection, peuvent entraîner son annulation s’il est reconnu par la Cour Constitutionnelle que ces irrégularités ont faussé le résultat du scrutin de manière déterminante pour l’élection des candidats. Peuvent également entraîner l’annulation, la violence ou les voies de fait constatées dans un bureau de vote et aux abords immédiats, le port d’insignes distinctifs, la distribution des sommes d’argent dans le bureau de vote ou dans tout autre lieu ainsi que la propagation des fausses nouvelles susceptibles de vicier les résultats le jour du scrutin » 4

Dans le département du Pool,

Le vote n’a pu se dérouler en raison de nombreux incidents provoqués par les éléments non identifiés qui ont pris d’assaut les bureaux de vote dans plusieurs localités :

District de Vinza : Malela Bombé et Mountonta ;

District de Kindamba : Loukouo ;

District de Kinkala : Kibossi, Madzia, Kibouendé, Taba, Nguela et Voula ;

District de Mayama : Mayama centre, Nkoue

District de Mindouli : Missafou, Mindouli gare,

Dans toutes ces localités, les agents électoraux ont été chassés de leurs bureaux de vote.

Les listes électorales ont été simplement déchirées, empêchant ainsi le déroulement du vote.

Certains agents électoraux ont quitté les bureaux de vote précipitamment, emportant les urnes. D’autres ont été transportés à Kinkala chef lieu du département du Pool par des militaires en hélicoptères, en véhicules militaires.

A Kinkala, à défaut d’urnes, d’isoloirs, dans les bureaux de fortune, les agents électoraux ont fait voter les populations.

Dans le département du Pool, l’organisation des élections, en dehors des bureaux de vote définis par des textes en vigueur et le déplacement des urnes hors des bureaux de vote avant ou pendant le dépouillement est largement prouvée. 5

Dans la Commune de Brazzaville, précisément à Bacongo,

Quartier 22 Centre de MBAMA

Messieurs MALONGA Léandre alias Doudou Diene, BATSIMBA Thierry alias Papapa, MASSENGO Régis alias Barez, MBEMBA alias MARAY TOKO. Toutes ces personnes ont été chargées par le pouvoir organisateur du scrutin de distribuer des fonds à tout électeur en vue de voter le candidat SASSOU NGUESSO.

D’ailleurs ces personnes ont été surprises en flagrant délit dans la rue par les journalistes étrangers, notamment ceux de France 24 et ont été filmées en pleine fuite.

Monsieur Roger BITEMO, Directeur du protocole du Ministre KOLELAS Parfait a distribué de l’argent le jour du vote à son domicile dans la rue Balou Constant N° 14, incitant ainsi les électeurs à voter le candidat SASSOU NGUESSO.

Quartier 23 Centre Théophile MBEMBA

Les électeurs avaient été consignés dans la rue SURCOUF N°116 précisément au restaurant Irène en attente de percevoir des fonds avant de se rendre aux bureaux de vote.

Monsieur MOUMBADI Gaston, responsable du MCDDI muni des billets de banques était chargé de la distribution des fonds à tout électeur pour voter SASSOU.

Quartier 25, le centre retenu était le Restaurant Patou KIMBALOU.

C’était le Quartier Général, retenu qui recevait les fonds pour les redistribuer à toutes les personnes citées ci-haut qui à leur tour les distribuaient aux électeurs. 6

Sur ce point les personnes venues remettre cet argent au Quartier Général sont Messieurs Blaise ELENGA, MALONGA Cyriaque Deuxième vice-maire de Brazzaville et le Ministre SILOU qui a ordonné de remettre à tous les Présidents de bureaux de vote de Bacongo la somme de 50.000 FCFA en vue de bourrer des urnes pour le compte du candidat SASSOU NGUESSO et 5.000 FCFA à tout électeur qui voterait pour le candidat SASSOU NGUESSO.

Ces personnes sont venues sur les lieux dans les véhicules automobiles Prado avec autorisation CONEL immatriculés 601 G 12, 084 GH 4 et

051 W 6.

Quant à Monsieur KIMBEMBE Clerc domicilié au 32, rue Berthelot à Bacongo, celui-ci avait la mission de veiller à la bonne utilisation des sommes d’argent qui avaient été déposées pour réaliser à bon escient la distribution des fonds aux responsables mobilisés pour l’opération.

Quartier 22 Centre de MBAMA

La Présidente, Chef de quartier Madame TSANGANA Martine a rassemblé plusieurs personnes au siège du quartier 70, rue SURCOUF Bacongo, moyennant de l’argent et se sont transportés aux bureaux de vote pour voter SASSOU.

A MAFOUA Virgile (actuelle Ecole des Beaux Arts), Quartier 21 des militaires en tenues ont procédé au bourrage des urnes. Ils ont voté plusieurs fois, sans pièces pour le candidat SASSOU. 7

III- SUR LA DISPARITE DU CORPS ELECTORAL

Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation a affirmé haut et fort pendant toute la période de campagne que le Corps électoral était fixé à 2.228.558 électeurs.

Curieusement le Président de la CONEL Monsieur Henri BOUKA à son tour, le jour même du vote a déclaré sur les médias d’Etat que le nombre d’électeurs était ramené à 1.800.000.

Qu’il a même précisé que ce corps électoral remonterait de 2002 voire 2001. Il a ajouté que cette situation ambiguë devrait être tirée au clair pour établir les responsabilités des uns et des autres.

Mais à la proclamation des résultats, le Ministre de l’administration du territoire a annoncé un corps électoral de 2.078.000 électeurs.

Ces déclarations contradictoires de Monsieur le Président de la CONEL et de Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire démontrent d’une part la non maîtrise du Corps électoral par le gouvernement et la fausseté des résultats issus de ce scrutin d’autre part.

Il paraît opportun que la Cour Constitutionnelle qui est actuellement saisie puisse obtenir des explications et moyens nécessaires pour demander aux organisateurs de cette élection de donner des éclaircissements sur la différence d’électeurs qui existe entre le chiffre précédemment avancé par le gouvernement et le chiffre retenu par Monsieur BOUKA le jour du vote.

La loi organique N°1-2003 du 17 Janvier 2003 portant organisation et fonctionnement de la Cour Constitutionnelle en son article 42 alinéa 2 précise : « la Cour Constitutionnelle doit statuer dans un délai d’un (01) mois. Toutefois, à la demande expresse du requérant, ce délai peut être réduit à 10 jours, s’il y a urgence » 8

Le requérant, Monsieur Mathias DZON se fondant sur cette disposition demande à la Cour Constitutionnelle de bien vouloir faire droit à cette disposition en l’espèce.

PAR CES MOTIFS

- Dire et juger recevable la requête de Monsieur Mathias DZON en la forme ;

AU FOND

- Dire et juger bien fondés les motifs développés dans la présente requête ;

Y Faisant droit,

- Constater que tous les éléments, faits et actes contenus dans la requête constituent des causes réelles d’annulation totale de l’élection du 12 Juillet 2009, conformément aux dispositions des articles 120 et 121 de la loi électorale N°9-2001du 10 Décembre 2001 portant loi électorale.

EN CONSEQUENCE

Annuler purement et simplement l’élection du 12 Juillet 2009 comme étant entachée de nombreuses irrégularités qui ont faussé le résultat du scrutin de manière déterminante.

SOUS TOUTES RESERVES Mathias DZON

Ancien Directeur de la Banque Centrale

jeudi 16 juillet 2009

Le film complet de la panique générale à Brazzaville : Interdiction de réunion, suivie d’une marche interrompue par la Force publique faisant plusieurs blessés et ...

Mis à jour le Jeudi, 16 Juillet 2009 12:07 Écrit par Talassa Jeudi, 16 Juillet 2009 12:04

http://www.talassa.org/index.php?option=com_content&view=article&id=189:le-film-complet-de-la-panique-generale-a-brazzaville-interdiction-de-reunion-suivie-dune-marche-interrompue-par-la-force-publique-faisant-plusieurs-blesses-et-&catid=34:elections

Mercredi 15 juillet 2009, il y a eu du grabuge, des tirs à l’arme automatique, des blessés, de l’agitation et surtout de l’électricité en l’air dans certains quartiers de la ville capitale en général et à Moungali et Poto-Poto en particulier. En cette période de saison séche, rien ne présageait un tel scénario en plein coeur de Brazzaville, au moment où l’on parle de plus en plus de paix et de la tranquillité des esprits!

En effet, les contradictions politiques persistantes entre le pouvoir diabolique de Mpila et le Front des partis de l’Opposition Congolaise (FPOC), l’appel au boycott, les tensions bien visibles et tous les agendas cachés des uns et des autres, n’ont cessé de ternir le climat politique au cours de ces dernières semaines.

A preuve, la fin très mouvementée de la campagne électorale, le vendredi 10 juillet dernier. Cela ne pouvait que faire réveiller certains vieux démons de triste mémoire. Qui l’aurait cru ? Le conducteur du train « Bleu » de ce 15 Juillet 2009, a été obligé de revenir à la Gare Centrale de Brazzaville, en attendant la normalisation de la situation qui commençait à s’envenimer !

Pour la petite histoire, il convient de rappeler que le dimanche soir, le Front des partis de l’opposition congolaise avait projeté d’organiser une conférence de presse, au palais du Parlement, à Brazzaville, à 14h00 en date du 15 juillet 2009.

Jusqu’à mercredi 13 h30, ce rendez-vous de l’Opposition avec ses militants en face de la presse nationale et internationale était bien assuré.

Curieusement, le jour j, peu avant 11h00, on assiste à un déploiement, autour du Palais du Parlement, d’un nombre assez impressionnant d’éléments de la Force publique à bords des pick-up communément appelés «BJ», Coaster blanche et des gros véhicules «suspects».

Quelques heures après, le nombre des éléments armés sur les lieux s’accroît. Cela commence très vite à éveiller la conscience de nombreux citoyens à qui, on interdisait curieusement l’entrée dans l’enceinte du Palais du Parlement. La tenue de cette conférence de presse devenait alors problématique et hypothétique.

Quelques instants, vers 13 heures, le Préfet du Département de Brazzaville, le Général Benoît Moundelé Ngollo entre dans la danse en appelant trois candidats afin d’apprécier le cours des évènements en raison de la publication, le jour même, dans l’après-midi, des résultats issus de l’élection présidentielle du 12 juillet 2009.

Par conséquent, la tenue de cette Conférence de presse programmée par les 6 candidats de l’opposition ayant boycotté ladite élection, ne pouvait avoir lieu. Nonobstant la demande d’une note d’interdiction de la conférence auprès du préfet de Brazzaville, rien ne fut accordé à ces derniers. Du coup, cette interdiction n’avait pas sa raison d’être puisque les actes administratifs sont toujours écrits et signés. Pire, comment expliquer que, les décideurs de Brazzaville, qui étaient au courant de cette manifestation fort longtemps se soient prononcés tardivement ? Cela, ne pouvait que susciter des sentiments de désolation et de déception auprès des leaders du Front de l’Opposition qui, en dernière instance, se sont dirigés droit au domicile de l’ancien Premier ministre, M. Ange Edouard Poungui.

Comme prévu, dans leur programme, partant du domicile de Ange Edouard Poungui, pour le rond point Moungali, de nombreux militants acquis à la cause des Opposants se mettent alors à marcher sans faire des dégats et dans la discipline.

Au même moment, près de dix véhicules stationnés précédemment au Palais du Parlement, se joignent à leur mouvement dans le but sans doute d’encadrer les marcheurs avec, en tête certains leaders bien connus de tous : le Général Emmanuel Ngouélondélé, Mathias Dzon, Ange Edouard Poungui et bien d’autres.

Cependant, à la grande surprise générale, les véhicules de la Force publique qui avaient réussi à s’éclipser en dépassant le long cortège des marcheurs, ont foncé droit sur l’avenue de la paix avant de remonter l’avenue des Trois martyrs pour le pont du centenaire afin d’empêcher la tenue sur ce lieu d’un quelconque meeting politique ou tout autre activité politique.

Un vent de panique et de désordre souffle alors sur tout le long de l’Avenue de la paix où toutes les boutiques et échoppes n’ont pas hésité de fermer les portes de leurs établissements sur instruction des hommes en arme qui sillonnaient le macadam.

Des véhicules de la Force publique sillonnent et quadrillent le secteur créant ainsi une certaine panique au sein de la population de plus en plus apeurée.

La peur se lit sur tous les visages car, à quelques heures de la publication des résultats électoraux, le désordre, les pillages et les débordements les moins souhaités étaient à éviter.

Peu avant 18 heures, les éléments de la Force publique passent à l’offensive en chargeant la foule. C’est un front qui se forme alors pour intimider et décourager les militants de l’opposition, décidés coûte que coûte à défendre leur cause et se faire entendre.

C’est dans ce cafouillage indescriptible que des bombes lacrymogènes et des coups de feu sont tirés, ici et là, pour disperser certainement les militants de l’opposition et des innoncents qui se sont retrouvés, pour certains, asphyxiés, blessés et étouffés.

Dans la foulée, plusieurs personnes ont été copieusement tabassées et extorquées de leurs argents et téléphones portables.

Surpris par notre équipe de reportage, qui suivait de près ce film en compagnie d’un colonel de la Direction générale de la sécurité présidentielle (DGSP), le Général Ngouélondélé, décidé plus que jamais, a été vite rattrapé et ensuite embarqué à bord du véhicule du Général Ndenguet qui l’a conduit à son domicile, au quartier Poto-Poto.

En conclusion, il n’y a eu aucun mort sur les lieux, mais on n’a noté, ici et là, de nombreux blessés et quelques pertes d’objets et de matériel.

C’est au cours de cette situation assez dramatique que les reporters de France 24 et de BBC ont perdu une bonne partie de leur matériel de travail.

En attendant le recoupement des versions des uns et des autres, voilà, le récit de cet incident quelque peu banal mais qui a failli faire chambouler les choses comme un château de cartes.––

Comme quoi, la période qui vient de s’ouvrir, depuis hier, s’annonce déjà très difficile et surtout invivable pour tous les citoyens épris de démocratie, de liberté et respectueux des droits et devoirs civiques.

Car, un air insipide de dictature et quelques mauvais refrains planent, ici et maintenant, sur la tête de tous ceux qui tentent de dénoncer, ouvertement, tout le tralala électoral et toutes les manigances qui accompagnent, malheureusement, jusqu’ici, notre processus électoral esquinté et dénué.

Comme quoi, l’Opposition congolaise n’est pas encore arrivée au bout de ses peines et de ses souffrances répétées. M. Sassou a gagné soi-disant les élections à 78,61% mais comment en sa qualité de grand démocrate peut-il interdire aux gens de tenir leur conférence alors qu’ils n’ont aucune arme? Qui a commandité cet acte? Quel est cet imbécile qui ne sait pas que jamais au monde quelque soit le faible taux de participation aux élections cela n’a jamais changé la donne ? Quel est cet imbécile qui ne comprendre pas que le Congo n’a pas besoin de ce genre d’actes qui discrétident une fois de plus M. Sassou.

M. Sassou devrait se réveiller et sanctionner sévèrement les conseillers qui ont commencé à prendre ce genre d’initiatives depuis Pointe-Noire, au stade Tata Loboko en passant le boulevard des armées pendant la campagne jusqu’à hier, mercredi. Ces officiers seraient semblable à ceux qui sont partis menacés Cathérine Ninin la nuit du samedi à dimanche entre 1h et 4h du matin à l’hôtel Saphir. Nous y reviendrons dans notre prochaine édition.

Ghys Fortune DOMBE BEMBA

Republic of Congo President Denis Sassou Nguesso listens to speeches on the final day of the African Union summit in Accra, Ghana Tuesday, July 3, 2007.
Congo Elections Government Photos Politics
The Australian
Congo's leader sweeps to power again
DENIS Sassou Nguesso, who has ruled Congo with an iron fist for nearly a quarter of a century, swept back into power with 78.61 per cent of the votes, official figures showed. Sassou Nguesso won... (photo: AP / Olivier Asselin)

Les femmes autochtones séropositives : doublement vulnérables


La situation des femmes autochtones infectées par le VIH/SIDA dans la Lékoumou est complexe, car elles sont des femmes discriminées par les bantoues. Elles n’ont pas les mêmes opportunités, et donc pas les mêmes chances de s’en sortir. C’est ce que confirme cette histoire.

L’une d’elle femme autochtone PVVIH de troisième âge a parcoure une distance de 35 Km à pieds pour se faire traiter à Sibiti. Vivant à Yanga Mangori à 35 Km de Sibiti, cette femme, Madame Mboussi Albertine est mère de Cinq enfants dont deux filles et trois garçons. Cette femme avait pris connaissance lors des opérations du dépistage mobile organisées par l’Unité départementale de lutte contre le Sida de la Lékoumou depuis 2007. Depuis lors, elle n’avait jamais pris les médicaments.

Lekoumou : Un exemple de leadership de la jeune femme pygmée

Sylvie (nous conservons son nom pour l’anonymat) est une jeune femme autochtone séropositive. Mère d’une fille de 8 ans, elle est sous ARV. Elle a été la voix des femmes et hommes autochtones au sein du comité de coordination du projet de prise en charge psychosociale des femmes autochtones et bantoues vivant avec le VIH/SIDA dans la Lékoumou.

Kasangulu doté d’une morgue

vendredi 3 juillet 2009

Une morgue sera inugurée le samedi 04 juillet 2009 à l’hôpital général de référence de Kasangulu, dans la périphérie de Kinshasa en province du Bas-Congo. Elle est d’une capacité de 20 cadavres dans ce chef-lieu d’un territoire de 170.000 habitants. Une bourgade située sur la nationale n°1, qui relie Kinshasa à Matadi. Une route très fréquentée.

Congo-Brazzaville : Résultat partiel des élections présidentielles

Les résultats provisoires au niveau national
Le résumé des résultats provisoires au niveau national de l’élection présidentielle –
scrutin du 12 juillet 2009 transmis par la commission nationale d’organisation des
élections (Conel), est le suivant.
Nombre d’inscrits : 2 078 802
Nombre de votants : 1 380 651
Taux de participation : 66,42%
Nombre de bulletins nuls : 38 409
Nombre de voix exprimées : 1 342 243
Ont obtenu : ( nom, votant, pourcentage)
Anguios Nganguia Engambé 4 064 0,30%
Joseph Kignoumbi kia Mboungou 100 181 7,46%
Mathias Dzon 30 861 2,30%
Jean Ebina 1 797 0,13%
Ernest Bonaventure Mizidy Bavoueza3 594 0,27%
Bertin Pandi-gouari 2 749 0,20%
Jean François Tchibinda-Kouangou 5 475 0,41%
Denis Sassou N’Guesso 1 055 117 78,61%
Clément Miérassa 3 305 0,25%
Marion Michel Mandzimba Ehouango 2 612 0,19%
Guy Romain Kinfoussia 11 678 0,87%
Joseph Hondjuila Miokono 27 060 2,02%
Nicephore Antoine Fylla Saint-Eudes 93 749 6,98%
Commentaires:
On doit se poser des questions sur l'agenda des politiciens du Congo-Brazzaville. Quelques contats:
  • Manque d'union sacrée dans l'opposition.
  • Pas de gros noms dans l'opposition capable de battre DS Ngouesso.
  • Et les fils et filles Kongo, que deviennent-ils ? Mboungou a eu 7.46% (2d), Filla presque 7%, Tchibinda n'a été élu que dans son village dans le Malouangou et que dire de Bavoueza ? Il faut une union sacrée des forces vives Kongo pour reconquerir le pouvoir dans l'Espace Kongo.
Londa G.



 Elections in the Democratic Republic of the Congo. After the polls closed in the town of Kindu in Maniema, the counting started. The people of this African nation went to the polls for the first time in more than four decades and voting was largely peace
Africa Congo Election Photos Politics
Independent online (SA)
Congo Brazzaville set to release election results
Wed 15 Jul 2009
Brazzaville - Denis Sassou Nguesso, who has ruled Congo with an iron grip for nearly a quarter of a century, was to learn on Wednesday whether he had secured another seven-year term after weekend... (photo: UN /Bilamekaso Tche)
bele)
Ouverture d'un séminaire sur la malaria à Uíge
AngolaPress - Luanda,Angola
Uíge - Soixante techniciens liés à la santé dans la Région militaire nord suivent, depuis lundi,dans la ville de Uige, un séminaire sur la lutte contre la ...
Economie : La crise financière contraint la Comilog à geler à ...
BDP Gabon Nouveau - West Orange,NJ,USA
L'entreprise emploie actuellement 1.500 personnes au Gabon, repartis entre les villes de Moanda (lieu de production) et Owendo, au sud de Libreville, ...
Présidentielles au Congo : le taux d'abstention fait polémique ...
Et ce chiffre aurait même atteint 62,57 % à Lumumba, un arrondissement de la capitale économique,Pointe-Noire. Mais sur l'ensemble du territoire, plusieurs observateurs nationaux et internationaux ainsi que des journalistes de l'Afp, ...
Prochaine construction d'un centre de formation à Mbanza-Kongo
AngolaPress - Luanda,Angola
... à la municipalité de Mbanza-Kongo, province de Zaire (nord), a appris l'Angop mercredi, du directeur diocésain de la Caritas, l'abbé André Justino Futy. ...
L'artiste Teta Landu décédé il ya une année
AngolaPress - Luanda,Angola
Originaire de M'banza Kongo, dans la province de Zaire, où il est né en 1948 d'une famille de 32 fils, Teta Lando a composé sa première chanson en 1964 ...
Luanda
L'Usine de Viana fabriquera tout type d'automobiles

Luanda - L'usine de fabrication d'automobiles CSG, basée dans la municipalité de Viana, à Luanda, fabriquera tout type de voiture comme des 4X4, des petits, moyens et grands bus, des pièces de rechange, et commercialiser et faire louer des véhicules.

Corruption : Après les Evêques, la Société civile monte au créneau
Digitalcongo.net - Democratic Republic of the Congo
Dans un mémorandum adressé au Premier ministre, LICOCO affirme que la fraude douanière bat le record dans les provinces du Katanga et celle du Bas-Congo. ...

mardi 14 juillet 2009

Le Président Bernard Kolélas fondateur du MCDDI, serait-il mort à Paris ?

Mis à jour le Mardi, 14 Juillet 2009 10:11 Écrit par Talassa Mardi, 14 Juillet 2009 10:08

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Les rumeurs folles courent les ruelles de Brazzaville, depuis quelques jours sur la mort du Président fondateur du MCDDI, M. Bernard Kolélas « le vieux de Total » en Europe, après un séjour médical pour des soins intensifs.

En effet, cette assertion a gagné les populations avec le constat de l’absence du « Vieux Renard » à côté du candidat Denis Sassou N’guesso du PCT, depuis la déclaration de la candidature de Sassou N’guesso à la présidence au scrutin du 12 juillet 2009 au Congo, en passant par la campagne électorale du RMP, INP et Alliés comme le MCDDI et le RDD pour une victoire assurée au premier tour.

Où est passé le vieux de Total de Bacongo ?

L’absence de Bakana Kolélas sur la scène politique remonte à quelques mois. Depuis janvier 2009, l’apparition du Vieux « Nkumbi Nzila » devenait rare, pour des raisons de santé. Même le choix de Sassou N’guesso par le MCDDI comme leur candidat aux présidentielles de2009, serait opéré par procuration au sein du parti pour valider la dernière session de cette formation politique en mai 2009, qui a enregistré certaines indignations des membres. Aux dernières nouvelles, le Patriarche Bernard Kolélas du MCDDI a bénéficié d’un séjour médical en Europe pour un traitement médical.

Selon certaines indiscrétions au sein du MCDDI, le vieux Kolélas serait dans un état précaire, mettant ainsi ses jours en danger. Des informations contradictoires sont livrées aux populations.

Abordant cette question de la santé d’un homme politique comme Bakana-Kolélas, la rédaction de Talassa a voulu puiser l’information à la source, afin de confirmer ou démentir cette rumeur publique au Congo.

A ce sujet, les proches et fidèles du Président Kolélas ont avoué que la santé du leader charismatique n’est pas critique, comme de ministre Matson Hellot Mampouya, porte-parole. Cependant, les cas de maladies des hommes politiques congolais ces derniers mois sont engloutis dans l’angoisse du scrutin présidentiel, pour être léguer au second plan de la vie nationale, pour ne pas entamer le moral des militants sensibles aux idéaux de leurs formations politiques respectives, constatent les analystes politiques.

Nous espérons que la vérité sur le bilan de santé des leaders politiques nationaux sera disponible dans les tous prochains jours, pour apaiser les inquiétudes persistantes des militants et autres partisans des Etats-majors politiques dont les observateurs redoutent la dislocation après la disparition physique des grands leaders charismatiques congolais à l’image de l’UDPS, Jean Thystère Tchicaya , le MAR de Jean Baptiste Tati Loutard, le MCDDI de Bernard Kolélas Bakana Kolélas, le RDD de Jacques Yhombi Opango et le PCT de Denis Sassou N’guesso, soi-disant fidèle continuateur de l’œuvre de l’immortel Marien N’gouabi.

Dossier à suivre

Ghys Fortune DOMBE BEMBA

JOSEPH KASA VUBU : QUEL HERITAGE POUR LA MEMOIRE COLLECTIVE ?

Ernest Wamba dia Wamba

INTRODUCTION

La mémoire collective est un élément de la mémoire culturelle(1) d’une communauté ( clanique/louvilaire, nationalitaire ou ethnique), d’un Etat, d’une Nation ou d’un pays (le pays ce sont les gens qui y habitent). La culture se compose des formes d’expression et de comportements par lesquels une communauté comprend, utilise et survit dans son environnement. Elle s’apprend, elle est malléable et change avec le temps. La mémoire de ce changement est préservée à travers des systèmes culturels de mémoire. Ceux-ci peuvent inclure : des arts visuels ou du spectacle, la littérature (tant orale qu’écrite), la théologie, la philosophie, la connaissance scientifique ou technique et d’autres savoirs ainsi que les mythes et légendes.

La mémoire collective peut prendre une forme écrite (dessinée ou gravée) ou orale (chantée, récitée, nomination, etc.) Nous sommes concernés ici de la mémoire collective dans la communauté Kongo ainsi que celle qui concerne le plan national. Dans un premier temps, il serait utile de savoir la place que Joseph Kasa Vubu occupe ou non dans la mémoire collective dans la Communauté Kongo et celle qu’il occupe ou non dans la mémoire collective du pays. Il faut rappeler que l’histoire n’est qu’un des systèmes de mémoire par lesquels une communauté se définit et son savoir culturel se transmet d’une génération à une autre. Dans les années 1959 à 1965, on entendait des chansons, comme, ‘Kimbundi kia Kasa kadidilange mama’(elle pleure de n’avoir pas un pagne avec l’effigie de Kasa Vubu) et les cris de Roi’, qu’on n’entend plus.

La transmission de la mémoire se fait par l’Ecole, L’Eglise, les individus (historiens, écrivains, parents, griots, etc.), mais surtout par l’Etat. Les artistes, les historiens, les savants, les dirigeants religieux ou politiques, les cinéastes, les enseignants, les philosophes, les journalistes ; etc., définissent l’identité de la communauté dont ils contribuent à créer la mémoire culturelle. La question de l’héritage et de la mémoire collective est complexe et difficile à bien traiter dans un petit espace. L’héritage est une forme de mémoire que les ancetres lèguent aux générations successives. Son noyau se compose des mythes fondateurs de la communauté. Par leur manière de travailler, s’appuyant sur les mythes fondateurs, mythes qui marquent l’orientation dans la pensée et l’existence des générations, les grands personnages font des contributions qui enrichissent l’héritage.

Les systèmes variés de la mémoire culturelle—l’histoire et la science, la technologie et la littérature, l’architecture et la théologie, etc., peuvent -etre des produits privés de création individuelle ou des résultats d’un effort public et communautaire. Quelles que soient les formes de la mémoire culturelle et les moyens de leur création, leur maintien et leur transmission sont associés aux institutions comme les Etats, les églises, les écoles, les bibliothèques, les medias, les universités, les associations artistiques ou professionnelles, les confréries, etc. Une collègue, qui a fait le constat de l’absence de Kasa Vubu dans les medias, en donnera le fondement et la justification.

La transmission se fait par filtrage délibéré ou non, conscient ou inconscient. C’est par ce filtrage, par exemple, qu’un Etat exerce son hégémonie culturelle. Il n’y réussit qu’en faisant subir une défaite à la résistance culturelle. Comme pour la résistance idéologique, c’est-a-dire les idées de la résistance, qui expose l’idéologie dominante comme un système des mensonges(2), la résistance culturelle expose le système des mensonges, des falsifications et des silences qui se présentent comme mémoire collective du pays. La compréhension de cette dynamique contradictoire permet d’expliquer les silences et les falsifications de l’histoire. Les héritages peuvent etre aussi saisis comme étant divisés : les héros des masses résistantes peuvent ne pas etre ceux consacrés par le régime dominant. Celui-ci, pour des raisons de légitimité ou de domestication, peut adopter et proclamer le héros des masses populaires, comme héros national. Mobutu était l’un des responsables de la trahison et de l’assassinat de Patrice E. Lumumba ; pour des raisons de son image internationale et de légitimité relative, il proclama—sur intimation du Président Julius Nyerere—Lumumba « Héros National ». La Conférence Nationale Souveraine, plus tard, acta sur cette proclamation. Le régime de l’AFDL décida d’ériger un monument pour ce héros national.

Par sa prescription, « de 1960 à 1965, chaos ! », le régime du coup d’Etat de 1965 voulait gommer l’histoire des luttes contre la recolonisation du pays après la proclamation, le 30 juin 1960, de l’indépendance. Etant un régime de consolidation du néocolonialisme au Congo, il voulait désorienter les forces sociales et nationales qui poursuivaient la lutte contre la recolonisation ou la néocolonisation du pays. C’est pour mettre une couverture sur toute son activité allant jusqu’à l’utilisation des mercenaires pour massacrer, au nom des croisés occidentaux de la guerre froide, les masses populaires résistantes.

La déstabilisation de la mémoire collective, dans la communauté Kongo, après le coup d’Etat de 1965 contre le Président Joseph Kasa Vubu, s’explique par cette domination et la défaite relative de la résistance culturelle Kongo, défaite facilitée par les insuffisances de la présidence de Kasa Vubu( sa distance du parti ABAKO qui devait l’aider dans sa gestion difficile de l’indépendance octroyée, son éloignement des Bangunza dont le soutien au mouvement de l’indépendance a été stratégique, etc.) et la crise presque fatale de l’ABAKO—qui n’avait pas traité correctement le conflit né à la conférence de la Table ronde politique(3). On note aujourd’hui la perte graduelle, meme dans le terroir Kongo, de la langue Kikongo en faveur de Lingala (expression de l’hégémonie culturelle du régime). La politique linguistique pronée par l’ABAKO était abandonnée. Avec cette perte, les éléments fondamentaux de la mémoire collective ne se transmettent plus de vieilles générations aux plus jeunes. Le caractère, tant national que communautaire Kongo, de certains grands ancetres Kongo, disparaît. La transmission de la mémoire de chacun de ceux-ci (Kimbangu Simon, Kasa Vubu Joseph, Nzenza Nlandu, Kanza Daniel, Panda Faranana Paul, Ntwalani Thomas Bula Managa, etc.) est de plus en plus privatisée par leurs familles restreintes. Certaines figures qui n’ont pas nécessairement fait des grandes contributions dans la lutte pour l’indépendance sont placées dans l’avant-plan et sont donc prises pour des points de référence de l’héritage à reproduire.

La perte de la langue et tout se qui se transmet par elle (tout l’héritage culturel : les mythes fondateurs, les chansons, les fables, les proverbes, le matriarcat, les initiations, etc.) sont une indication d’aliénation culturelle de la communauté et exprime une conscience de soumission. Les gens adoptent les valeurs de ceux qui les dominent et les soumettent. Les dirigeants internes de cette soumission, sont les fameux notables Kongo, porteurs des mallettes. Ils se font les proconsuls politiques du régime auprès de/pour la communauté Kongo, pour bien entretenir sa docilité et sa volonté de servitude. C’est un indice de la pérennisation de l’impact de la dictature Mobutiste que le régime à prédominance swahilophone d’aujourd’hui ne parvient pas à détroner la langue Lingala dans le terroir Kongo.

La résistance culturelle Kongo, initiée et entreprise par le Bundu dia Kongo, malgré ses avancées très remarquables, n’a pas encore réussi à détroner l’impact du régime Mobutiste ni d’empecher complètement la tentative du régime Swahilophone de remplacer cet impact. Ceci montre aussi qu’il est nécessaire d’avoir le contrôle des institutions(les appareils idéologiques et quasi=idéologiques de l’Etat) surtout étatiques pour vaincre une hégémonie culturelle, c’est-à-dire l’aliénation ou la domestication culturelle. L’hégémonie culturelle coloniale qu’incarnaient les évolués domestiqués, c’est-à-dire, ceux qui n’avaient pas fait rupture avec cette hégémonie par un retour/recours aux sources traditionnelles culturelles, reste à vaincre parce que les descendants culturels, intellectuels et sociaux des évolués continuent de controler les institutions en alliance avec les forces extérieures avec lesquelles ils s’identifient culturellement et socialement beaucoup plus qu’avec les masses populaires qu’ils prétendent diriger.

Les occasions de la commémoration des anniversaires des événements en des dates nationales ou internationales devraient etre celles ou l’on doit se souvenir des expériences, par exemple, de l’intervention du peuple mobilisé sur la scène de l’histoire congolaise (06/04/1921, 04/01/1959,30/06/1960,17/05/1997, etc.,.) Elles devraient etre des occasions de réveil de conscience pour une possible désaliénation et une re-mobilisation du peuple.. Elles sont bien souvent celles des célébrations par les jouisseurs des résultats des luttes et souffrances du peuple. Ces jouisseurs n’ont meme pas d’égard à ces souffrances du peuple. La commémoration du 40 ème anniversaire de la mort du Président Joseph Kasa-Vubu devrait etre une occasion de réveil de conscience pour re-activer l’héritage de sa manière de travailler, enracinée dans le peuple, et qui nous a amenés à l’indépendance.

Le fait que cette commémoration est restée, depuis longtemps, une affaire essentiellement privée si pas de la famille restreinte, montre pourquoi nous vivons la crise de l’effort pour l’indépendance. Dans un sens, Kasa Vubu était l’ABAKO, on ne peut comprendre la grandeur de Kasa Vubu sans comprendre celle de l’ABAKO. La mort de celle=ci a fait l’absence relative de Kasa Vubu dans la mémoire collective, surtout celle d’une communauté Kongo relativement soumise par ceux qui ont causé cette mort et cet oubli.

L’héritage de l’effort pour l’indépendance.

La mémoire collective devrait nous renseigner sur ce que nous sommes, d’où nous venons, qui nous voulons etre et où nous voulons aller. Elle devrait s’enrichir de l’héritage nous laissé par ceux qui nous ont précédés. L’effort pour l’indépendance désigne la dynamique du mouvement de libération de notre pays et le processus de la reconstruction nationale, dans une indépendance souveraine à conquérir par une lutte non-interrompue. On peut retracer les fondements de ce mouvement le plus loin possible dans le passé—y compris le mouvement prophétique dirigé par Simon Kimbangu. On peut reconnaître comme fondateurs, à part Kimbangu Simon et les prophètes/bangunza, Joseph Kasa Vubu et l’ABAKO ainsi que Patrice Emery Lumumba et les nationalistes, qui avaient compris, bien qu’en retard, que l’indépendance octroyée était un cheval de Troie.

Comme on le sait, la mission prophétique du grand Seigneur Kimbangu visait la véritable libération des noirs du monde entier et la véritable libération de toute l’Afrique. Elle sonnait la fin imminente de la domination blanche sur l’Afrique. On ne pouvait pas etre imprégné de cette vision et accepter la continuité de la soumission coloniale.

Le fait qu’il n’y ait pas eu de synthèse entre la ligne politique du Manifeste de la Conscience africaine des évolués sans liens avec les masses populaires surtout rurales et le Contre-Manifeste de l’ABAKO avec des liens organisés avec les masses populaires de la capitale et des campagnes rurales Kongo, fait que l’effort pour l’indépendance ait eu une double fondation qui s’exprime idéologiquement par, d’une part, l’unitarisme (centralisme) sans liens organisés avec les masses populaires et, d’autre part, le fédéralisme avec des liens avec des masses communautaires—au moins dans le terroir Kongo, y compris la capitale, Kinshasa. A la CNS, l’ABAKO disait qu’elle s’opposait à tous ceux qui ne se trouvaient qu’au niveau national sans se trouver aux niveaux régional et local.

La Charte devant remplacer celle coloniale devait éclaircir sur le comment les différentes communautés congolaises, forcées d’etre ensemble sous la colonie, devront vivre ensemble après l’obtention de l’indépendance. C’est Joseph Kasa Vubu qui, à la Table Ronde politique, avait la clarté de demander la formation de la Constituante congolaise pouvant élaborer une telle Charte. Les participants à la Table Ronde politique et les colonialistes avaient rejeté cette idée. La Loi fondamentale élaborée par les Belges ne pouvait remplacer cette Charte possible. Le coup d’Etat de 1965 écourta les effets de la Constitution de Luluabourg (1964), élaborée par une Constituante sous l’intimation du Président Joseph Kasa vubu et adoptée par le peuple par referendum. C‘était un moyen de relancer l’effort pour l’indépendance que Kasa-Vubu et l’ABAKO ont toujours inscrit dans une dynamique de restructuration fédérale du pays.

Les masses organisées par l’ABAKO luttaient avec consistance pour leDipanda. C’est Joseph Kasa Vubu, depuis 1954, qui était responsable du leadership de cette lutte.. C’est ici finalement où se constituait la nation congolaise. L’ABAKO ne se composait pas que des Bakongo. Dans sa direction, à la section de Boma, par exemple, se trouvait un Luba(4). Les candidats bénéficiaires des bourses d’études offertes par l’ABAKO comprenaient aussi les non-Kongo. L’orientation politique de l’ABAKO, sous la direction de Joseph Kasa Vubu, ne visait pas à une pureté ethnique, mais à l’indépendance et l’autonomie des communautés dans un pays indépendant organisé sur la base fédérale.

Toute cette période, depuis l’indépendance de l’Inde (1948) jusqu'à l’assassinat de Salvador Allende et Amilcar Cabral (1973), le monde était marqué par un mode historique de la lutte de libération nationale, comme politique transformatrice du monde. Tous les mouvements luttant pour l’indépendance coloniale (mouvements de libération avec ou sans lutte armée populaire) et meme ceux qui octroyaient l’indépendance pour prévenir la perte totale des colonies étaient marqués (positivement et négativement) par ce mode historique de la politique de lutte de libération nationale. En Afrique, les théoriciens de ce mode politique comprenaient Frantz Fanon et Amilcar Cabral(5). Dans ce mode historique, la nation était comprise comme se formant dans le processus des luttes populaires pour l’indépendance nationale.

Disons d’abord que la politique de la séquence politique de la libération nationale est caractérisée par une démarcation, dans la politique, qui porte sur la nation et la politique nationale, par opposition par exemple à la politique du bolchevisme qui est une démarcation dans la politique prolétarienne. La nation est comprise, par F. Fanon et A. Cabral, comme étant formée par les gens qui luttent, de façon consistante, contre le colonialisme et le néocolonialisme. Elle ne s’identifie donc pas, automatiquement, à l’ensemble des communautés coloniales. Jusqu’à 1959, si pas 1960, c’étaient les masses Kongo, mobilisées par l’ABAKO, qui luttaient avec consistance, contre le colonialisme. L’achèvement de ce mode politique, vers les années 1973, explique la crise de la question nationale qu’on cherche encore à résoudre et à le faire par l’Etat. Ce mode a existé pendant la période où il était impossible de penser la politique dans l’absence d’une forme ou d’une autre de l’anti-impérialisme militant. L’époque de la Guerre froide a rendu difficile de tenir, dans la durée, la position politique de l’anti=impérialisme militant indépendant.

Il faut bien souligner que dans cette politique, la conscience nationale était médiatisée par le mouvement populaire. S’il faut parler d’une base sociale de cette nation, c’était les masses les plus pauvres, les plus exclues (‘les damnés de la Terre’), plus particulièrement, les paysans de la campagne rurale. La nation était plus portée vers la campagne rurale ; pas seulement parce que la majorité de la population colonisée y habitait, mais parce qu’ils étaient les plus exclus, ils n’avaient donc rien à perdre et tout à gagner par le renversement du colonialisme ; eux seuls pouvaient etre universels et consistants dans leur revendication de la libération nationale et la démocratie. Les petits=bourgeois, les travailleurs et les habitants des villes en général avaient des bénéfices qu’ils tiraient du colonialisme ; ils étaient vacillants et ne luttaient pas avec consistance contre le colonialisme. Leurs références culturelles et politiques c’était la métropole coloniale. Dans la bourgeoisie, il y avait une tendance à la ‘compradorisation’.

Depuis le mouvement des Antoniens antiesclavagistes—dirigé par Ndona Beatrice Kimpa Vita—en passant par le mouvement prophétique anticolonial et pour la dignité de la race noire ainsi que la ré-union de la Famille africaine par le retour en Afrique des descendants des esclaves—mouvement dirigé par Kimbangu—jusqu' au groupe pan-africaniste promouvant une lutte armée anti-coloniale –dirigé par un certain Jackson—et qui envoya en Jamaique, en 1928, deux messagers pour rencontrer le dirigeant pan-africaniste, Marcus Garvey ainsi que la participation de Paul Panda Faranana aux Congrès pan-africanistes(6), la communauté Kongo, dans sa culture, a eu une certaine orientation pan-africaniste. Il est, cependant, assez curieux que l’aspect des relations internationales de l’ABAKO n’ait pas été très développé. En partie parce qu’on n’a pas assumé tout l’horizon incarné par la mission de Kimbangu qui incluait la libération des descendants des esclaves et leur retour en Afrique(7).

La colonie belge, comme les autres colonies, était subdivisée, pour l’administrer, sur la base de la création ou la réorganisation des tribus, parfois là où celles-ci n’existaient plus. Les Bakongo étaient des sujets du Royaume de Kongo dia Ntotila et non un ensemble des tribus (Bayombe, Bandibu, Bantandu, Bamanianga, etc.) Gouverner, à la colonie, se basait sur le processus de diviser pour régner. L’Etat colonial s’appuyait sur les oppositions tribales ou ethniques ; ce qui faisait de cet Etat, un Etat discriminatoire et un Etat-greffe sans contenu sociologique réel. La forme globale de l’existence sociale, caractérisant la cohabitation de toutes ces communautés tribales forcées d’etre ensemble dans la colonie était marquée par la politique de « diviser pour régner.» A l’indépendance octroyée, le problème de la question nationale se posait en termes de la formation de la nation indépendante transcendant les divisions ethniques jusque-là entretenues par l’Etat colonial. Avant cela, l’ABAKO confrontait la question cruciale : que faire si les communautés coloniales, tribales ou ethniques, devenues très domestiquées ou soumises, tardent à développer une conscience pour lutter pour l’indépendance—surtout si leurs dirigeants ne visent qu’à attendre une indépendance octroyée que les colonialistes doivent préparer ? Les masses mobilisées de la communauté Kongo doivent-elles se fondre dans les communautés retardataires et ne viser avec elles qu’à l’indépendance octroyée ? Sous la direction de Kasa Vubu, l’ABAKO avait jugé qu’il ne servait à rien d’attendre les communautés qui s’identifiaient avec les colonialistes et que gagner, par les communautés mobilisées, l’indépendance pourrait meme obliger les colonialistes de changer d’avis. Ce n’est pas la meme chose que de revendiquer un séparatisme doctrinal. En fait, cette décision avait accéléré le mouvement de l’effort pour l’indépendance et au moment du Congrès de Kisantu (1959), c’était clair que les autres communautés se réveillaient et l’indépendance séparée du seul Kongo Central n’était plus nécessaire. Il y en a qui continuent de croire que ce changement de décision a ralenti le radicalisme en faveur d’une indépendance octroyée que réclamaient les évolués encore aliénés. Une indépendance arrachée par le Kongo Central allait avoir un impact de radicalisation de l’Etat colonial (pour une guerre coloniale qu’il n’envisageait pas ou pour octroyer l’indépendance aux autres) et des autres communautés par la radicalisation de leurs dirigeants évolués encore aliénés, cherchant enfin à tisser des liens avec les masses de leurs communautés respectives.

Le 4 janvier 1959 était décisif : c’était l’occasion pour le gouvernement belge de se rendre compte de sa volonté et sa capacité d’organiser ou non la guerre coloniale et c’était l’occasion aussi, pour l’ABAKO le noyau du mouvement de l’effort pour l’indépendance, de penser à une politique d’organisation d’une lutte armée populaire pour arracher l’indépendance des colonialistes. Les rumeurs avaient fait croire que la jeunesse de l’ABAKO (la JABAKO) commençait à se donner une formation militaire. On parle de la présence de deux soldats de l’armée spirituelle de Kimbangu Simon qui avaient intervenu ce jour-là à Kinshasa. Est-ce cela qui aura renforcé le gouvernement colonial d’abandonner l’idée d’une guerre coloniale soutenue et de voir l’ABAKO abandonner cette possibilité ? En tout cas, le fait, pour les militants de l’effort pour l’indépendance, d’avoir accepté d’aller participer à la Table Ronde politique c’était accepter de s’orienter vers le processus colonial de l’indépendance octroyée. Une fois encore, le soutien de l’ABAKO à Joseph Kasa Vubu, qui quitta la Table Ronde politique pour protester contre le refus de l’idée de la Constituante et du Gouvernement provisoire, semblait etre conforme à la poursuite du processus conduisant à l’indépendance arrachée ou conquise. Son retour à la Table Ronde sera une conséquence de sa rupture d’avec ce processus. L’ABAKO semble avoir perdu, alors, son leadership de la lutte pourl’effort pour l’indépendance. C’était-là le sens de la sagesse Kongolaise, suivant laquelle « meme le chasseur le plus expérimenté peut rater le gibier s’il tire en courant. » On ne voulait pas tirer en courant et on a couru pour tirer.

A la Table Ronde, le comportement d’évolué, se distançant des masses congolaises considérées comme ignorantes, joua plus que le comportement des évolués qui avaient commis un suicide de classe, comme dit Cabral, en se rapprochant des masses congolaises et les valeurs traditionnelles. Ils semblaient avoir oublié la différence entre l’indépendance octroyée et celle arrachée. C’est la manière de travailler et l’orientation dans la pensée et l’existence qui avait amené Kasa Vubu à douter des travaux de la Table Ronde. Il se voulait etre fidèle à la position de l’ABAKO qui s’opposait à l’indépendance octroyée, c’est=à=dire préparée par les colonialistes.

L’héritage de Kasa Vubu : son orientation dans la pensée et l’existence pour continuer l’effort pour l’indépendance.

Bien qu’il ait échoué à la Table Ronde politique de faire adopter sa position en faveur de la formation d’une Constituante, aux autres Congolais, Joseph Kasa Vubu avait montré qu’il était consistant avec son orientation dans la pensée et l’existence en faveur de l’effort pour l’indépendance. Et c’est par son geste que nous pouvons mesurer aujourd’hui pourquoi les représentants des masses congolaises n’ont pas compris le piège de l’indépendance octroyée. La ligne des évolués encore aliénés dominait.

Kasa vubu avait 4ans quand le grand mouvement prophétique émergea au Bas=Congo. Nous ne savons pas quel impact il avait sur lui. Nous savons que Filipo Mbumba, l’un des plus grands bangunza, s’était installé à Lukula, après etre chassé de chez=lui à Kinkenge. Nous savons que, plus tard, Kasa Vubu était en contact spirituel avec le ngunza Major, le continuateur du groupe de Filipo Mbumba. Dans les milieux des membres de l’ABAKO, il est souvent affirmé que l’esprit de Kimbangu Simon travaillait en Kasa Vubu. En tout cas, les Bangunza exerçaient une forte influence dans l’ABAKO. La conscience formée par les prophéties de Kimbangu permettait aux dirigeants de l’ABAKO de tenir le point de la lutte pour l’indépendance immédiate dans la durée devant l’impossible. L’association continuelle avec l’abbé Loya porte à croire que Kasa Vubu cultivait bien la poursuite de la maturité spirituelle dont parlait Kimbangu Simon. Il faisait preuve d’indépendance d’esprit dans son orientation dans la pensée et l’existence. On peut dire, suivant ce que les bangunza disent, que son lien avec les dirigeants de l’Eglise catholique était un fil de rasoir.

Les témoignages, dont nous avons connaissance, décrivent Joseph Kasa vubu comme ayant été introverti, méditatif et avait une attitude prononcée d’indépendance. Il était serein devant les tempetes et avait une maitrise relative de la colère et d’autres pulsions. Il était porté vers les négociations persuasives et éviter les confrontations. C’est à cause de son orientation dans la pensée et l’existence qu’il fut renvoyé du Grand Séminaire ; il ne supportait pas la démarche ou l’approche des missionnaires en matières éducationnelles et spirituelles. Il semble que son attachement avec son peuple ne lui permettait pas de s’orienter vers une vie qui semblait l’isoler de celui=ci.

Devant les faits majeurs portant atteinte à la dignité et l’intégrité du peuple, Kasa Vubu prenait toujours position en faveur du peuple. Contre la critique et le rejet du matriarcat par certains évolués, dont Kanza Daniel, il défendit le matriarcat. Contre toute la dynamique de l’aliénation des terres et d’autres droits, il défendit, dans un fameux discours, les droits des premiers occupants, et cela à un moment où il n’était pas facile de le faire(8). En tant qu’enseignant, il n’hésita pas de défendre, contre la hiérarchie, les droits pour un travail efficace d’enseignant. Au moment où les évolués, en général, ne voyaient aucune place pour les cultures africaines dans le monde moderne, il réclama cette place pour ce qu’il appela la civilisation bantoue. Il semble donc que Kasa Vubu, dans la pensée et dans l’existence, avait pour orientation la défense des droits du peuple, le mouvement de la civilisation de celui=ci sur la base de son indépendance et son intégrité culturelle. Alors que l’évolué typique n’avait pour orientation dans la pensée et dans l’existence que l’admiration et le suivisme du modernisme européen et l’aliénation des cultures africaines. C’était dans cette orientation que s’inscrivaient les exigences de l’immatriculation. Patrice Emery Lumumba, et pas Kasa Vubu, avait passé par ses exigences. C’est peut=etre pourquoi, en tant qu’évolué radicalisé, Lumumba avait des difficultés d’avoir une base réelle pour soutenir son radicalisme, meme révolutionnaire. Dans une étude de grande profondeur de Jean=Paul Sartre(9), ce contraste frappant des ‘backgrounds’ culturels de Kasa Vubu et de Lumumba est fait.

Le conflit dans la délégation de l’ABAKO à la Table Ronde du au fait de l’élection de Daniel Kanza au bureau de la Table Ronde, comme vice=président et de la sortie de Kasa Vubu de la conférence, comme nous avons expliqué, avait commencé à entamer la cohérence et le leadership de l’ABAKO dans le processus des luttes pour l’indépendance conquise. Au retour de la Table Ronde, on s’attendait à ce que ce conflit soit résolu par une réunion soit du Comité Central de l’ABAKO soit par son Assemblée générale ou meme par une réunion des sages de l’ABAKO. La culture Kongo a fait de la palabre un mécanisme de résolution des conflits, meme ceux dus aux contradictions antagoniques, comme le cas du décès par sorcellerie, le conflit qui aurait commencé à la Table Ronde, aurait certainement pu se résoudre par ce mécanisme. Malheureusement, le conflit qui devint celui entre deux personnalités d’orientation différente, Kasa Vubu et Kanza, a laissé, par la manière dont il a été résolu, des conséquences regrettables==surtout l’affaiblissement si pas la mort de l’ABAKO.

Le développement de ce conflit a porté au public les conflits culturels latents, en plus de ceux politiques, conflits qui formaient le soubassement de cet antagonisme. Il y avait d’abord la divergence entre les deux personnalités exprimée, par exemple, en termes d’opposition entre le matriarcat et le patriarcat ; il y avait aussi l’opposition entre catholicisme et protestantisme : au Congrès de Kisantu, par exemple, il y avait eu une réunion, sous l’instigation des jésuites, de laquelle Daniel Kanza était exclu et où la peur de la montée au pouvoir politique des protestants était exprimée (10). Il est dit qu’en son temps, Mgr Kimbondo avait exprimé son mécontentement du fait que le protestant Daniel Kanza soit fait Vice=Président général de l’ABAKO. Les Bangunza de MISPROCO, par exemple, responsabilisent Kasa Vubu pour son renversement du pouvoir parce qu’il s’est trop attaché aux Catholiques oubliant ou marginalisant les Bangunza, sans lesquels l’indépendance n’aurait pas été obtenue(11). On l’accuse d’avoir exprimé l’idée que les missionnaires catholiques ayant été nos enseignants ne peuvent pas etre abandonnés. Il est dit que son entourage ne permettait pas les Bangunza d’etre reçus par lui. D’autres affirment que c’est le fait d’avoir refusé de rompre les liens avec les Eglises coloniales que l’esprit de Kimbangu l’aurait abandonné. Il refusa d’aller à Nkamba où on l’attendait pour une cérémonie et sa femme le dissuada d’aller prier, comme Président , dans une église Kimbanguiste en feuilles de palmier à Kimbanseke.

Le conflit politique se focalisait sur l’opposition entre l’indépendance immédiate et l’indépendance à long terme. Moderniste radical qu’il était, Kanza était contre l’indépendance immédiate en faveur d’une indépendance murie(12). Ceci peut expliquer le fait qu’étant nommé vice=président de la Conférence de la Table ronde, il refusa de suivre Kasa Vubu qui quitta la Conférence protestant le fait que son idée de Constituante et du Gouvernement provisoire ne soit pas acceptée. Dans les circonstances du fait que les Belges aient pris de court les militants de l’indépendance immédiate, l’opposition autour de la ligne politique de l’ABAKO devait=elle conduire à la division au sein de l’ABAKO ? Le changement brusque de position de Kasa Vubu, qui avait accepté auparavant la position du Cartel que Kanza soutenait, en plus du fait qu’il partit avec la caisse de l’ABAKO alors qu’il n’était pas le Trésorier du parti, avait aggravé la divergence. Kasa Vubu qui était porté vers les négociations persuasives et éviter les confrontations, n’a pas pu, en tant que Président Général de l’ABAKO, résoudre avec satisfaction ce conflit capable de conduire aux confrontations. Il ordonna, par ses sympathisants du Comité central, réunis en Conseil, la révocation de Kanza. Celui=ci, par une lettre, demanda la tenue d’une réunion lui permettant d’expliquer ce qui s’était passé à la Table ronde. Kasa Vubu lui opposa un refus catégorique sans tenir compte de l’opinion générale du peuple Kongo. Les négociations, par intermédiaires (l’abbé Loya pour Kasa Vubu et Alphonse Baniengumuna pour Kanza), n’avaient rien donné. C’est cela qui aurait fait que, pour justifier la décision, on fabriquera des mythes pour noircir l’image de Kanza, auprès du peuple Kongo, jusqu’à l’accuser d’etre Juda qu’il n’était pas. Des zélés iront partout raconter que Kanza a vendu le pays, qu’il a marié sa fille au Roi des Belges, que son fils Thomas Kanza aurait étranglé le Roi Kasa, utilisant de façon opportuniste la photo qui montre Thomas Kanza en train d’ajuster la cravate de Kasa Vubu. C’était une véritable mort culturelle de la famille Kanza qui était organisée. Le Président général de l’ABAKO ne faisait rien pour empecher la sale propagande qui pouvait nuire à l’unité non seulement de l’ABAKO mais aussi du peuple Kongo. Les conséquences de ces fausses accusations sont bien connues. Dans une conversation avec l’auteur, papa Kanza dit que tout le mal qu’on lui avait causé, sans qu’il ait fait quoi que ce soit, si l’on ne demande pas pardon pour cela, les conséquences dans notre communauté ne manqueront pas. Malgré le principe de « mika mia mbwa, lekila kumosi sikamana ku mosi, * le fractionnisme (prenant l’expression des oppositions ‘sub=ethniques’ : ndibu, manianga, bantandu, bayombe,etc) et meme la division ont été provoqués par les conflits politiques motivés par le partage de pouvoir qui s’annonçait à l’horizon.

L’ABAKO qui avait initié et promu le recours à la culture Kongo—qu’elle a contribuée à développer, n’a pas utilisé les enseignements de la palabre, par exemple, pour résoudre les conflits qu’elle confrontait. On peut dire que ceux-ci ont également contribué à la crise culturelle actuelle. La division au sein du peuple Kongo, provoquée par les conflits politiques de l’ABAKO, a fait qu’on ne pouvait pas opposer une action unifiée soutenant le Président Kasa Vubu lors du coup d’Etat de Mobutu. L’ABAKO pouvait bien se réunir et examiner, par une palabre, ce qu’il fallait faire devant le fait accompli de l’indépendance octroyée qui ne cadrait pas avec l’indépendance immédiate conquise voulue par l’ABAKO. L’opposition contre Kanza donna seulement l’occasion à ceux qui cherchaient un bouc émissaire.

Il faut dire quelque chose de la gestion de la Présidence dans une indépendance octroyée. Contrairement au Premier Ministre Lumumba qui était frustré par l’émergence de l’indépendance octroyée, le jour de sa proclamation, le Président Kasa Vubu semblait déjà etre préparé par cette réalité, surtout après avoir perdu son combat à la Table ronde politique, et n’avait pas perdu la tete. Il était seulement question de se donner une orientation pour maitriser la situation. Les événements avaient vite soumis notre pays sous la bipolarisation historique imposée par la Guerre froide. Très vite, le Président Kasa Vubu naviguait entre plus ou moins trois camps : les forces pro=américaines (dirigées par Mobutu, Nendaka, le groupe dit de Binza), les nationalistes radicaux, soupçonnés par les Américains d’etre sympathiques au et soutenu par le camp communiste (dirigés initialement par Lumumba) et les forces sécessionnistes (soupçonnées par les Américains d’etre des marionnettes des anciennes compagnies minières belges)(13). Bien que sa gestion ait été largement exemplaire, il n’a pas pu controler le groupe de Binza, par exemple. Il faut dire quand meme que c’était grace, entre autres, à ses efforts personnels que le pays qui était très balkanisé était réunifié. Vers la fin, les tendances dictatoriales qu’on avait reprochées au Président général de l’ABAKO(14) étaient réapparues avec son traitement des résultats des élections, en voulant confier la charge de la primature à la minorité favorable à lui. C’était peut=etre là le prétexte que le camp pro=américain attendait pour le faire partir. Il n’a jamais été considéré comme étant une marionnette d’aucune puissance étrangère.

A force de naviguer entre les forces antagoniques, le Président Kasa Vubu n’aurait pas eu le temps de corriger les conséquences de la division dans l’ABAKO due, entre autres à la révocation de Kanza. Les fractionnismes avaient conduit à l’exclusion de certains militants du partage du pouvoir de l’indépendance octroyée. La communauté Kongo avait commencé à se diviser : certains Bakongo étaient exclus de certains postes par l’effet de leur appartenance fractionniste. Les deux difficultés qui continuent de diviser cette communauté, à savoir la crise culturelle et la perte de la conscience politique, ont commencé en ce temps=là. L’impact de la dictature de Mobutu, utilisant la politique de diviser pour régner, a été facilité par ces difficultés. L’ABAKO mourante et la communauté Kongo dans la division ne pourraient pas empecher le coup d’Etat renversant le Président Kasa Vubu. Le sorcier de l’extérieur ne mange dans le clan que par le sorcier de l’intérieur du clan. Ce sont les faiblesses au sein de la communauté Kongo, dues entre autres par la manière dont l’ABAKO avait résolu les divergences apparues à la Table ronde et le désintéressement du Président Kasa Vubu de la gestion active de l’ABAKO, qui ont facilité le coup d’Etat. Il est à regretter qu’il n’ait pas pu ni proclamer Simon Kimbangu comme Héros national, obtenir des Belges le renversement de sa condamnation à vie, ni exigé du gouvernement belge la réparation et la compensation des familles des relégués.

La communauté Kongo divisée ne pouvait pas entretenir l’unité de respect de leurs différents dirigeants ou héros. Les héros de l’effort de l’indépendance, partiellement ignorés par leur communauté, ne pouvaient etre reconnus facilement par les autres communautés qui, pour la plupart n’étaient pas au centre de la dynamique de la lutte pour l’indépendance nationale. Les faiblesses des institutions éducationnelles, dans la mesure où l’histoire congolaise y souffre de graves silences, aggravent l’ignorance ou l’oubli calculé des héros de l’indépendance par les dirigeants sortis des autres communautés. L’orientation dans la pensée et dans l’existence=quelques erreurs de moins=, de Kasa Vubu, aurait du etre un modèle pour tout Congolais engagé dans le combat pour l’indépendance réelle.

Quelques leçons à tirer.

C’est la réunification de la communauté Kongo qui remettra sur lekiandu kia nzitusu ses anciens héros. C’est à cause de la division de la communauté que nos grands ancetres deviennent de plus en plus privatisés par leurs familles immédiates. Depuis la proclamation de l’indépendance, il y a eu beaucoup de luttes contre la recolonisation dont la défaite relative a donné naissance au néocolonialisme consolidé par le coup d’Etat de 1965. C’est pour gommer cette histoire des luttes que le Lt. Général Mobutu déclara que de 1960 à 1965 c’était le chaos. Il déclara ainsi la cloture de l’effort pour l’indépendance, il ferma la porte à la voie de l’effort pour l’indépendance. La communauté Kongo était formée par les luttes des masses, tant messianiques (dirigées par les Bangunza) que civiles et politiques, à partir de 1921, donnant naissance au mouvement politique dominé et dirigé par l’ABAKO, pour l’émancipation congolaise. C’est ce mouvement qui était à l’origine de la conquete de l’indépendance. Le coup d’Etat a fermé la mémoire collective de l’effort pour l’indépendance et a ouvert une autre mémoire qui ne reconnait pas l’héritage de cet effort. Les régimes, qui se sont succédés, partent, malheureusement, de cette cloture mobutuiste. Meme quand on revient à Lumumba, c’est souvent de façon opportuniste avec des silences historiques calculés.

Il faut réarmer la Communauté Kongo, et par elle la société congolaise pour rouvrir la porte à la voie de l’effort pour l’indépendance. Il faut faire parler les silences historiques et renforcer la mémoire collective relative aux luttes des masses, surtout Kongo, pour l’indépendance. Il faut porter à la conscience des gens, surtout par les écoles, les médias, les familles, etc ., l’héritage culturel de nos ancetres, y compris celui des fondateurs de l’orientation dans la pensée et l’existence pouvant conduire à l’émancipation congolaise et africaine, notamment : Simon Kimbangu, Filipo Mbumba, Thomas Ntwalani Bula Mananga, Paul Panda Faranana, Joseph Kasa Vubu, Daniel Kanza, Patrice Emery Lumumba.

Il faut qu’on arrive à bien circonscrire ce que sont nos pères et mères fondateurs et le contenu de leur héritage culturel. Ce contenu doit etre enseigné dans les écoles s’il n’y est pas encore enseigné. Toute personne, en Occident, apprend comme contenu de l’héritage de ses ancetres, un noyau issu de quatre héritages : l’héritage gréco=latin, l’héritage judéo=chrétien, l’héritage du Siècle des lumières et les sciences. Jusqu’ici, le noyau de ce qui est enseigné dans nos écoles reste essentiellement l’héritage occidental ; les traditions africaines (congolaises aussi) ne sont pas enseignées convenablement. La place du fondateur de l’orientation dans la pensée et l’existence pour la libération du Congo, de l’Afrique et des descendants des esclaves ainsi que pour la restauration de la dignité de la race noire, la plus humiliée du monde, place qu’occupe Simon Kimbangu, n’est jamais reconnue et enseignée dans la plupart des écoles congolaises. Les traditions africaines sont dynamiques ; leur dynamisme n’est jamais retenu. Les luttes anti=esclavagistes des Antoniens, sous la direction de Kimpa Vita, les luttes politico=religieuses des Bangunza (le ngunza est la vibration=muningu=, dans le monde, de Dieu), les luttes pour l’indépendance, sous la direction, entre autres, de l’ABAKO, etc., toutes ces luttes ont contribué à développer nos traditions ; les leçons qui en découlent armeraient la conscience nationale. C’est en n’ayant pour base de sa conscience que l’héritage occidental qu’on accepte Léopold II, responsable de l’holocauste dans l’Etat Indépendant du Congo, comme notre père fondateur.

En politique, les pères fondateurs sont ceux qui fixent les noyaux de l’héritage de l’organisation politique du pays. Aux USA, par exemple, les pères fondateurs incluent ceux qui avaient fixé les fondements constitutionnels pouvant guider les générations successives pour modeler la conscience collective. Leurs idées fondatrices sont fixées dans un texte et dans les armoiries (The Great Seal=le Grand Sceau=, par exemple) et meme sur chaque billet du dollar américain(15). Les idées fondatrices qui reprennent le noyau de l’héritage définissent l’orientation du nouvel ordre du monde auquel aspire la société américaine : la confiance en Dieu ; croyance en la Raison=chaque personne du monde est capable de raison= ; croyance en l’esprit qui permet d’arriver à la connaissance vraie ; détermination de quitter l’Europe, le monde de chaos et des guerres après guerres après guerres ; conception de l’action comme ayant deux paires : la guerre et la paix ; etc., toutes ces idées, certaines reprises des héritages gréco=latin et judéo=chrétien, sont représentées sur le Grand Sceau. Cet héritage affirme l’orientation américaine dans la pensée et l’existence et établit la mesure de toutes les choses. Meme le ‘New frontierism’ (toujours pousser vers les nouvelles frontières) semble etre prévu.

Le fait que les régimes qui se sont succédés, en RDC, se sont donnés chacun ses Constitutions, donne l’impression qu’en ces matières, il n’y a pas un accord sur l’héritage fondamental. L’opposition entre l’unitarisme et le fédéralisme n’a pas encore été résolue. Chaque tendance a eu ses constitutions. Le récent compromis, la Constitution de large décentralisation, reste précaire. Le manque d’accord sur des idées fondatrices, conséquences de l’indépendance octroyée et l’échec de la solution à la question nationale, reflète le fait qu’à aucun moment les Congolais, sans intermédiaires étrangers, se sont entendus sur quelque chose qui pourrait etre une Charte d’autodétermination congolaise. L’unitarisme, caractérisant la plupart des constitutions, semble se fonder sur l’ignorance des différences réelles des communautés qui composent notre pays. Le manque d’accord fait que les actions de nos dirigeants ne sont que rarement guidées par des idées fondatrices constitutionnelles. L’hymne national, Debout congolais, qui exprime le projet de société congolaise fondée sur la poursuite de l’effort pour l’indépendance, comme orientation et dynamique de la construction de la nation congolaise, ne guide pas vraiment, meme aujourd’hui, les pensées et les actions de nos dirigeants. Une Constitution de consensus serait élaborée par une Constituante formée par des représentants de toutes les communautés qui composent le pays.

Chaque régime a eu sa propre monnaie ; les éléments représentatifs de la mémoire collective sur la monnaie n’ont pas été les memes. La monnaie actuelle est meme plus provocante : une seule langue nationale=le Swahili= y est utilisée ; il y a meme l’Anglais, langue qui n’est ni officielle ni nationale dans notre pays. Il n’y a donc pas de consensus ni sur les idées fondatrices, ni sur les pères et mères fondateurs, ni sur le noyau de l’héritage politico=culturel, et ni sur les détails des armoiries et de la monnaie. Il a fallu l’exigence de Mwalimu Nyerere, représentant la pression extérieure, pour que Mobutu proclame Patrice Emery Lumumba, l’un des martyrs des luttes contre la recolonisation, comme Héros National. Cette proclamation, aujourd’hui consacrée, ne semble pas influencer les actions des dirigeants du pays. L’héritage de ce héros n’influence que de très peu la mémoire collective. C’est pourquoi il y a une difficulté de trouver une vraie synthèse entre l’unitarisme associé à Lumumba et le fédéralisme à Kasa Vubu. Nous semblons avoir deux fondations qui continuent de se confronter dans la mémoire collective. En gardant sous silence historique les héritages de Simon Kimbangu ou les Bangunza en général et celles de Kasa Vubu et l’ABAKO en général, la mémoire collective congolaise est décapitée de ses éléments devant constituer la boussole de la nation congolaise. Aujourd’hui, la jeunesse congolaise est sans boussole ; c’est cela qui donne libre cours aux cultes de personnalité des régimes qui se sont succédés.

Conclusion

Nous avons essayé de montrer qu’une mémoire collective s’organise et les différents héritages qui la composent reflètent l’orientation qu’une société se donne. Le fait que notre pays continue de connaitre des crises sans fin, fait qu’il n’y a pas, bien souvent, d’accord sur les héritages à consacrer. Ignorer les contributions de Joseph Kasa Vubu et l’ABAKO à l’effort pour l’indépendance signifie qu’on ne sait pas exactement d’où l’on vient et peut=etre aussi où l’on va. La Communauté Kongo qui a produit Kasa Vubu et qui l’avait d’ailleurs proclamé Roi (en opposition au Roi des Belges) a eu l’obligation de l’avoir porté comme drapeau et d’avoir gardé vivant son héritage, aux fins d’exiger, suivant la tradition, sa ‘réincarnation’ ! Mais si vous déchirez votre propre drapeau, qui d’autre le respectera ? C’est la division dans la communauté et la disparition graduelle de l’ABAKO, sous le poids de ceux qui ne voulaient plus entendre parler de la contribution de la communauté Kongo à l’obtention de l’indépendance dont ils voulaient savourer seuls les fruits, qui a provoqué l’oubli de cet héritage. Des fils et filles Bakongo, malheureusement, étaient impliqués dans cette tragédie. La régénération de l’ABAKO est indispensable pour réveiller et réunifier la communauté Kongo ; ce qui contribuera à l’éveil de toute la nation congolaise qui sera, alors, attentive à l’inclusion à la mémoire collective de l’héritage indispensable de Joseph Kasa Vubu et l’ABAKO.

Références

1. Candice L. Goucher, Charles A. Leguin et Linda A. Walton, In the Balance: Themes in Global History. Vol. 1. New York: MCGraw Hill, 1998, Chapter 9.

2. Alain Badiou et F. Balmès, De l’Idéologie. Paris : Maspero, 1976.

3. Benoit Verhaegen, L’ABAKO et l’indépendance du Congo Belge : Dix ans de nationalisme kongo(1950=1960). Tervuren : Institut Africain=CEDAF and Paris : Editions L’Harmattan. Pp386=402.

4. L’information obtenue du Prof. Mutamba Makombo Kitatshima ; il s’agissait de son père.

5. Peter Hallward, ‘The Politics of Prescription..’ The South Atlantic Quarterly 104: 4. Fall 2005 ; Frantz Fanon, Les Damnés de la Terre. Paris: François Maspero, 1970 ; Amilcar Cabral, Unité et Lutte : I, L’arme de la théorie et II, La Pratique Révolutionnaire. Paris : François Maspero, 1975.

6. M. W. Kodi, ‘The 1921 Pan=African Congress at Brussels: A Background to Belgian Pressures’ Transafrican Journal of History vol. 13, 1984.

7. Simon Kimbangu: Son dernier sermon à Mbanza Nsanda, le 10 septembre 1921.

8. Bidiu Nkebi Kebila, Les Bakongo et le Fédéralisme. Kinshasa : Editions L’Avenir, 1998, Pp, 24=25.

9. Jean=Paul Sartre, La Pensée politique de Patrice Emery Lumumba. http://www.lepotentiel.com/xd232726.htm

10. Conversation avec Mr. Jean Hekamanu qui avait participé à cette réunion.

11. C’est la position de tous les Bangunza.

12. John M. Janzen, ‘The Politics of Apoliticality: Form and Process in a Lower Congo Regional Council’, Cahiers d’études africaines, Année 1969, Vol. 9, No. 36, Pp 570=599.

13. Michael G. Schatzberg, Mobutu or Chaos: The United States and Zaire: 1960=1990. Lanham, New York and London: University Press of America, 1991; Larry Devlin, Chief of Station: CONGO, A Memoir of 1960=1967. New York: Public Affairs, 2007

14. Voir note 3: La déclaration de Kanza, p.401 ; référence est faite à la lettre de Kasa Vubu, p.392=393.

15. Joseph Campbell, The Power of Myth. New York: Doubleday, 1988, Pp 3=35.