samedi 28 novembre 2009

Moanda ne bénéficie pas assez de son pétrole

Vendredi, le 27 Novembre 2009

MOANDA NE BÉNÉFICIE PAS ASSEZ DE SON PÉTROLE

Mbatshi Batshia tape du poing sur la table

En terme d’infrastructures à grand intérêt communautaire comme des routes…, il n’y a pas d’équilibre entre ce que la ville côtière bénéficie par rapport à ce qu’elle devrait avoir

A la faveur d’une tournée dans le Bas-Congo, AfricaNews n’a pas loupé l’occasion pour tailler bavette avec Simon-Floribert Mbatshi Batshia, gouverneur de cette province. Celui-ci ne s’est pas empêché de parler brièvement des questions liées au bon fonctionnement de sa juridiction politico administrative et de l’état d’avancement des 5 chantiers au Bas-Congo. Suivez…

Monsieur le gouverneur, à Moanda, les exploitants pétroliers tirent le maximum de bénéfices mais pensent moins à l’amélioration du social de la population. N’avez-vous pas une politique dans le sens de faire changer les choses?

C’est la conséquence des contrats que nous signons avec ces exploitants pétroliers. Je peux dire que de toutes la côte atlantique de l’Afrique, du nord à l’Afrique centrale, Moanda demeure la dernière des villes qui bénéficient réellement de leur pétrole. Pour ce qui concerne Moanda, il convient de noter que toutes les royalties et tout ce qui est payé par PARENCO dans ce cadre, un cas parmi tant d’autres, va à Kinshasa et la part de Moanda devrait revenir par le biais de la rétrocession de 40%. Il n’y a pas, à proprement parler, de rétrocession directe à la population. Il y a juste quelques petites conventions locales qui rapportent quelque chose comme 200.000 USD par an qu’on rétribue à la population à travers la construction des écoles, des dispensaires…Mais en terme d’infrastructures à grand intérêt communautaire comme des routes…, il n’y a pas d’équilibre entre ce que Moanda bénéficie par rapport à ce que la ville devrait avoir.

Lors de notre bref séjour à Maduda, nous avons été surpris de constater qu’à l’école Olive Lembe Kabila qui fait la fierté de la province sur le chapitre éducation, il n’y a qu’un enseignant mécanisé sur 14. Ce qui a fini par démotiver les autres enseignants au point de les voir sécher les cours pour s’adonner à l’activité agricole. L’enseignement ne risque-t-il pas de prendre un sacré coup avec ce genre de choses et n’avez-vous pas de solution pour décanter la situation?

S’il n’y a pas de solution, on devra tout faire pour en avoir… Ce qu’il faudra pour sauver les meubles, c’est obtenir la rétrocession de l’Agriculture, de l’Enseignement, des chefs coutumiers…, au niveau des provinces. Il faut dire que jusqu’à présent, c’est le gouvernement central qui paie au niveau de ces ministères-là et non les provinces. Nous, les provinces, nous ne jouons que le rôle de simples avocats. C’est-à-dire que chaque fois que nous nous sommes trouvés devant ce genre de cas, nous avons sonné l’alerte et réclamé auprès du gouvernement central que l’on paie des enseignants qui ne le sont pas, que l’on régularise la situation des nouvelles unités qui ne sont pas encore mécanisés... Bientôt, quand nous allons nous approprier tout le processus en ce qui concerne par exemple l’EPSP, nous allons avoir une grande maîtrise de la situation et il n’y aura plus autant d’irrégularités à telle enseigne que, les gens travaillent pendant des années sans être payés.

Bientôt, l’heure de faire le bilan des 5 chantiers va sonner. Le Bas-Congo a-t-il des arguments solides à faire valoir à cet effet?

Je suis content que vous me posiez cette question au Bas-Congo et non à partir de Kinshasa. Parce que vous venez de parcourir le Bas-Congo dans son ensemble, j’estime que le bilan, nous devons le faire ensemble. Mais il est vrai que nous avons fait le maximum de ce que nous devons faire, du moins à mi chemin, car le parcours est encore long. Dans tous les territoires de la province, nous avons essayé de faire quelque chose en terme d’infrastructures, santé, éducation, emplois… A tout dire, le bilan à ce niveau, n’est pas négatif.

Et le chantier Infrastructures semble voler la vedette à d’autres aspects des 5 chantiers au Bas-Congo…

Peut être que nous sommes sur une longueur d’avance avec les infrastructures, car nous avons beaucoup bénéficié, pour ce faire, de plus d’appui de la part du gouvernement central, et plus particulièrement du chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange. La construction du pont Mpozo, l’axe routier Moanda-Boma, l’électrification Lukula-Tshela…, constituent des exemples palpables et il n’y a pas que de fonds propres qui y ont fait le travail. Pour les autres volets des 5 chantiers, l’on devra retenir que nous n’avons pas croisé les bras et des exemples sont légion. (NDLR, lire l’encadré pour s’en convaincre).

Laurent BUADI

http://www.7sur7.cd/index.php?page=article25

27/11/2009 23:44

1 commentaire:

  1. Le président Joseph Kabila a totalisé, le 6 décembre 2009, trois années à la tête de la République Démocratique du Congo depuis son investiture. Le programme du gouvernement durant le mandat 2006-2011, les fameux « cinq chantiers », a également trois ans d’existence. À cet effet, Union du Congo livre au peuple congolais le constat concernant son élaboration au cours des années écoulées. Elle met donc en évidence des zones d’ombres et évoque quelques sujets d’inquiétude.

    Pour prendre connaissance de la réaction d’Union du Congo, prière de cliquer sur lien ci-contre : http://unionducongo-rdc.org/index.php?option=com_content&view=article&id=165:le-bilan-des-5-chantiers-de-joseph-kabila-trois-ans-apres-son-election-a-la-presidence-de-la-republique&catid=42:rokstories

    Le Bureau d’Union du Congo

    Fait à Paris, le 11 décembre 2009

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