lundi 29 juin 2009

Un projet pour Muanda (L'emphytéose) .

Le projet politique Emphytéose de Moanda, est-ce bonne ou mauvaise ideé ?


Inspiré de l’expérience de Hong-Kong et du Traité Hay-Bunau-Varilla pour le Canal de Panama, le projet se propose de céder en location par un bail emphytéotique d’une durée de 99 ans le territoire de la rive droite de la province du Bas-Congo à un consortium d’États industrialisés. Celui-ci recevrait tous les pouvoirs réservés à un état souverain. Un gouvernement provisoire de Moanda serait établi, et un gouverneur nommé à sa tête. Un parlement consultatif serait à créer pour associer la population.

Le droit congolais serait applicable, et l’indépendance de la Justice garantie. La devise proposée est l’Euro, qui serait la devise majoritaire parmi les états du Consortium.

La zone envisagée serait la région de la province du Bas-Congo située en rive droite du fleuve, comprenant ainsi la ville de Boma, la localité côtière de Moanda et son territoire, ainsi que les territoires de Lukula, Tshela et Seke-Banza (district du Bas-fleuve) et de Luozi (district des Cataractes). Cette région serait bordée au nord par le territoire angolais de Cabinda, la République du Congo (Congo-Brazzzaville), au sud et à l’est par le fleuve Congo, à l’ouest par l’océan Atlantique. Sa superficie totale est de 22 500 km².

La capitale de cet ensemble serait Moanda, choisie au détriment de Boma, aux infrastructures désormais désuètes, et à la situation géographique peu adaptée. Moanda bénéficie d’une localisation côtière. L’aéroport militaire de Kitona situé à proximité de la localité pourrait être relativement aisément réaménagé pour répondre aux exigences d’un aéroport international. La baie, que ferme actuellement la localité de Banana, pourrait par ailleurs accueillir un port en eau profonde à l’entrée du fleuve Congo.

Les bénéfices pour la République démocratique du Congo seraient nombreux :

construction d'infrastructures économiques et de transport majeures bénéfiques pour l’ensemble du pays.
récupération au terme de l'emphytéose de ces infrastructures;
création d’une zone d’activité économique et industrielle dynamique susceptible d’émulation


Réactions :
Les opposants au projet le qualifient de projet néocolonialiste, et accusent ses promoteurs de vouloir se réapproprier les ressources économiques de la République démocratique du Congo. Ils s’opposent à toute atteinte à l’intégrité territoriale du pays, et à l’instauration d’un régime politique particulier sur une de ses provinces.

Les partisans du projet considèrent au contraire que l’instauration d’une entité politique distincte serait la seule chance de voir aboutir le projet, tant les risques politiques en la région hypothèquent un investissement d’une telle ampleur

Source, Coeur D'Afrique. magazine d'information d'Afrique Central

Juin 2005 : Page 86, 87 et 88

Cent quatorze pages ! Tel est le volume de l'étude préliminaire d'un projet international dénommé «Emphytéose de Moanda ». Initié depuis quelque cinq ans et soumis officieusement à certaines autorités congolaises de l'époque, ce projet est soutenu par les pays occidentaux qui avec la Belgique, la France et les Etats-Unis en tête se proposent de prendre en location pour 99 ans, la cité côtière de Moanda dans la province du Bas-Congo, en République Démocratique du Congo.

Conçu sur le modèle de Hong Kong, territoire qui a été restitué à Chine en 1997 après 99 ans d'un bail emphytéotique, ce projet consiste en la création sur une superficie de 22.500 km, soit 1 % du territoire de la RDC, d'un comptoir commercial et industriel comme centre de modèle de développement devant entraîner dans sa zone d'influence tous les pays de la sous-région.

Selon le dossier, le loyer mensuel proposé à la RDC pour ce bail est évalué a 1,2 milliard de dollars US. Cela. «dès que le PNB de Moanda atteindra ce niveau », y indique-t-on en ajoutant : « Ce qui pourrait se produire très rapidement à l'image de Hong Kong dont le PNB était de 260 milliards de dollars US en 1996. la veille de sa rétrocession à la Chine ».

Les atouts d'un site incontournable

Les têtes pensantes du projet, Charles Vanaker, Pol Mouzon et Guido Heyndrickx estiment que ce projet ne peut être réalisé que dans ce coin de la République Démocratique du Congo en raison de ses atouts majeurs que représentent le puissant barrage hydroélectrique d'Inga, le débit constant du fleuve Congo, l'immense quantité d'eau douce que draine ce fleuve et bien d'autres facteurs qui incitent à de lourds investissements.

Décrivant le site de Moanda qu'ils qualifient d'incontournable pour le projet en question et de «porte d'Afrique Centrale ou Central African door», les concepteurs décrivent ce qui suit : «En fin de parcours, le fleuve Congo délimite au nord une parcelle de 22.500 Km appartenant à la République Démocratique du Congo coincée entre l'enclave angolaise de Cabinda la République du Congo-Brazzaville. Cette étendue peu peuplée (500.000 habitants et hormis la présence d'Inga et les exploitations de pétrole en mer, ne participe quasiment pas à l'économie de la RDC. Elle est bordée a l'ouest par une bande côtière comprenant 30 km de plage le long de laquelle figurent quelques villages de pêcheurs et la petite ville balnéaire de Moanda. Un plateau verdoyant lui succède tandis que la partie orientale est occupée par la foret tropicale. Sur le plateau côtier se trouve la hase militaire de Kitona construite par les Belges et actuellement presque à l'abandon, mais on y recense une des plus grandes pistes aéronautique d'Afrique Centrale longue de 5 km. De la rive nord fleuve à l'embouchure jusqu’ au port de Matadi située sur la rive sud comporte quelques bourgades dont la ville de Boma où se niche un petit port très peu fréquenté actuellement et sans débouché vers l'intérieur des terres depuis que Mobutu y a fait démonter la ligne de chemin de fer (billes et rails) reliant ce port à la ville de Tshela, centre industriel forestier du Mayombe, pour le reconstruire dans sa province natale de l'Équateur où il n'a aucune utilité».

Organisation et fonctionnement :

Selon les mêmes concepteurs, l'Emphytéose Moanda devrait fonctionner sous l'autorité d'un Consortium fondateur qui sera composé essentiellement de quinze membres de l'Union européenne auxquels s'ajoutèrent les Etats-Unis, le Japon et le Canda ainsi que le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale.
Le traité du Consortium serait signé entre la République Démocratique du Congo et le dit consortium, tandis que l'Emphytéose Moanda sera dirigée par un conseil d'administration qui aura à sa tête un gouverneur à désigner par les membres du consortium.
D'après le dossier, le projet Moanda devrait jouir d'une certaine souveraineté en ce sens qu'il devrait avoir son administration publique, sa monnaie, sa police, sa gendarmerie et sa loi foncière.

Trois projets phares :

Dans la phase initiale que d'aucuns qualifient d'un des plus grands projets économiques mondiaux du 21ème siècle, l'emphytéose Moanda comporte trois projets phares :


1- L'aménagement du barrage d'Inga pour la construction d'une gigantesque industrie de production de l'hydrogène


2- L'aménagement de ce que les initiateurs du projet appellent « Canal Congo » qui rendra le fleuve Congo navigable de l'embouchure à Kisangani en passant par Matadi, Kinshasa et Mbandaka


3- L'aménagement, toujours, au niveau de l'embouchure d'une aire de captage d'eau drainée par le fleuve Congo et qui, pour la RDC, est une richesse immense au moment où elle devient une denrée rare à travers le monde.


Avantages et inconvénients


De l'avis de nombreux experts congolais et étrangers, la République Démocratique du Congo aura tout à gagner dans ce projet. D'abord en ce qui concerne le loyer qui, comme indiqué ci-haut, est évalué à un milliard 200 millions de loyer mensuel de dollars par mois soit 14 milliards 400 millions de dollars par an. Pour un pays dont le budget annuel atteint difficilement 1 milliard de dollars, c'est une véritable manne qui va propulser la RDC, dans son ensemble, à un très haut niveau de développement.
Il y a ensuite ces trois gigantesques projets (grand Inga, Canal Congo et production d'eau douce) et toutes les infrastructures qui vont accompagner et qui auront une grande incidence sur la vie économique et sociale du pays.
S'agissant des inconvénients, les observateurs estiment qu'ils existent plus dans l'esprit de ceux qui n'ayant pas suffisamment pénétré le dossier, sont emballés par les considérations enflammées de certains ressortissants du Bas-Congo comme Ne Muanda Nsemi, le gourou de la célèbre dicte politico-religieuse « Bundu dia Kongo » Pour ce dernier, la location dont parlent les initiateurs de l'emphytéose Moanda n'est qu'un achat à crédit de l'espace concerné. Il révèle que les « acheteurs » envisagent d'y construire des industries pour résorber le chômage qui les tracasse dans leurs pays et 99 ans après, ils deviendraient les propriétaires de la partie de la RDC qu'ils auront acquise.
Aux dires de Ne Muanda Nsemi, les Congolais autochtones y seront assimilés aux colonisés et ceux d'entre eux qui travaillent ailleurs seront considérés comme des étrangers.
« Tous les Congolais, dit-il, doivent se prononcer contre ce projet dont la finalité n'est que la balkanisation du pays » Même son de cloche chez certains leaders et ressortissants de la côte congolaise, notamment ceux de l'ONG «Alliance Woyo », qui estiment, selon leur président , Apenela Mwe-di-Malila que « ce projet est conçu au mépris de l'Etat congolais dont la souveraineté vendue aux enchères, est sacrifiée sur l'autel des intérêts économiques et mesquins par des ennemis du peuple Congolais »

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